INFO : Je serai en tournage dimanche 23 et lundi 24 avec Princesse Prisca
et une petite nouvelle qui n’a pas encore choisi son pseudo. Infos et images très vite ici et sur explicite.com. Mais, Grrr, l’Imac qui me sert depuis cinq ans à tout le travail internet est tombé en panne. Je vais passer deux jours à tout réinstaller.
Il n’y a pas eu de filles nues ni d’actes sexuels dans la maison du Cap d’Agde depuis le passage de Daphnée Lecerf au mois de décembre.
Une éternité. La libido ne s’usant que lorsque l’on ne s’en sert pas, la mienne est aujourd’hui dans un état proche de l’Ohio. Or, pour bien filmer, bien photographier des modèles, il faut que j’ai envie d’elles. Qu’il y ait un contact charnel — si je suis aussi l’acteur — ou qu’il n’y en ait pas — si je suis seulement photographe ou réalisateur — j’ai besoin d’éprouver une authentique pulsion érotique envers la demoiselle qui est devant l’objectif pour réussir une bonne scène, un bon shoot.
C’est comme au tennis : je dois envoyer vers la fille des flots de phéromone, d’amour et de désir pour qu’elle me renvoie, par dessus le filet de l’objectif, de bonnes images de lâcher-prise.
Je tourne dans trois jours, avec deux actrices, dont une absolue débutante. Je suis seul dans la maison, pour l’instant et je me pose la question : « serai-je suffisamment libidineux, dimanche et lundi, serai-je assez obsédé pour être un bon artisan pornographe ? » Et d’ailleurs, suis-je encore un obsédé sexuel, aussi fasciné par l’acte charnel que je l’ai été durant vingt ans de porno ? Je l’espère. On verra dimanche.
A vrai dire, je ne suis pas obsédé par le sexe, mais par l’image du sexe, c’est différent. Il m’a toujours semblé qu’il y avait une clé qui ouvrait un royaume magique, cachée dans la plus humble des vidéos porno et que je devais la trouver.
Elle remonte à quand, cette obsession pornographique qui m’a fait quitter ma vie de famille, ma carrière pépère de journaliste-cameraman et la littérature pour la jeunesse pour devenir John B. Root à trente-cinq ans ? Merde à la psychanalyse, ne cherchons pas de raisons enfouies dans l’enfance. Aussi loin que je fouille dans mes souvenirs, depuis le début de mon adolescence, je crois avoir toujours été obsédé par l’image du sexe, les revues, les films, les spectacles érotiques. A quinze ans, je m’étais fait virer de mon lycée pour trois mois parce que je fréquentais des prostitués et allais voir des spectacles de danse du ventre dans des cabarets du Caire. Quand je suis devenu John B. Root, j’ai suivi la seule voie possible pour moi, à moins de passer ma vie à cacher des VHS sous les canapés pour les regarder en cachette la nuit. Au lieu de rester un consommateur compulsif, j’ai trouvé plus simple assumer mon obsession.
Certains me demandent parfois : « Mais t’en as pas marre de faire tout le temps la même chose ? T’as pas envie de changer de métier ? » Changer de métier, pourquoi pas ? Si je gagnais au Loto, je serais ravi d’essayer de devenir cuisinier, navigateur solitaire, photographe animalier ou vétérinaire ou gourou. Mais marre ? Jamais. Même si mon sujet c’est invariablement le sexe, il n’y a jamais deux filles semblables, deux situations semblables. Chaque tournage — que ce soit du gonzo ou un gros film — chaque shoot photo est une première, j’ai le trac à chaque fois et à chaque fois, j’ai l’impression qu’il va me falloir tout réapprendre.
A chaque fois, je me demande « Et si cette fois, en travaillant, je découvrais cette fameuse clé que je cherche ? Cette fameuse image ou scène parfaite qui explique tout le reste ? » Bien sûr, ça n’arrivera jamais, mais je continue à gratter car jusqu’ici, l’obsession a toujours été un moteur fiable. Pourvu que ça dure.
A suivre.
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Toi qui as connu ça, quelle atmosphère régnait au Caire, justement, dans ta jeunesse, sur le plan de la libération des moeurs, de la sexualité, etc? J’imagine que ça ne devait pas être San Francisco, Ibiza ou Goa… Mais c’était sûrement moins rigoriste que maintenant, non? J’ai une amie qui s’est baladée dans les bazars de Kaboul en minijupe et débardeur échancré, sans que personne ne hausse un sourcil. C’était en 1971.
Pff, oui, ça fait long … Bon tournage !