Le tournage de « Dis-moi que tu m’aimes » avait été cahotique, frénétique, bordélique et, l’année suivante, j’aspirais à tout le contraire : un tournage posé, caméra sur pied, une image soignée et des conditions de travail sereines. Dans mon casting idéal, j’avais Liza del Sierra — avec qui je n’avais jamais fait de gros film — Nikita Bellucci qui venait juste de débuter, la merveilleuse Coco Charnelle, Jasmine Arabia — dont j’avais fait la connaissance au printemps — Katia dé Lys — quel corps sublime ! et des garçons de qualité. Que pouvais-je donc faire avec une belle équipe comme celle-là ?
Comme d’habitude, j’ai commencé à rêver du film, à le laisser venir en moi sans le forcer. En rêve, je voyais une grande maison dans le Sud, un huis-clos, la mort qui rôde, un couteau, un revolver, un personnage de femme-cannibale. Une sorte de Cluedo psychanalytique sous le soleil. J’en ai parlé au responsable des achats adultes de C+. « Est-ce que je peux faire un polar porno, avec un personnage qui meurt de mort violente ? » « Oui, m’a-t’il répondu, à condition que ce ne soit pas gore. Pas de sang, pas de violence à l’image et pas d’arme. » Pas d’arme ? Et le revolver de mes rêves, alors? C’était un personnage important de l’histoire. Je savais même lequel je voulais. Un Smith & Wesson 357 Magnum. J’en avais trouvé un très beau à louer chez Regifilm à côté du bureau.
« Ok, ai-je répondu. On tournera deux versions des scènes avec le flingue. Une avec le vrai Smith & Wesson, une autre, parodique, avec un pistolet en plastique. Et tu choisiras. »
En fait, on n’a jamais eu à utiliser les versions avec le pistolet à eau. Le service juridique de la chaîne n’a rien trouvé à redire à la version « normale ».
Pourquoi un polar ? Pourquoi cette nymphomane qui meurt ? Ne cherchez pas. Je sortais de trois ans de psychanalyse et j’étais en hypnothérapie toutes les semaines. J’ai utilisé ce qui se trouvait dans mon crâne à l’époque pour fabriquer une histoire. C’est le génialissime Christophe Bier qui a donné corps au personnage de l’hypnothérapeute avec un talent fou.
Et c’est mon ami O.M., auteur de bandes dessinées, qui a interprété le rôle du policier.
C’était la toute première fois qu’il faisait l’acteur et il a été merveilleux, quoi que sa modestie le pousse à en dire aujourd’hui. Son aventure avec nous, durant ce tournage, lui a inspiré un scenario pour une BD qui sortira prochainement. A suivre, donc.
Voici la bande-annonce du film.
Je continuerai mon récit de ce tournage dans un prochain post. Il y a encore beaucoup à raconter. Mais là, il faut que je prépare la maison et le matériel car, demain et après-demain je serai au travail à la bite et au couteau avec une petite nouvelle. Photos et récit de ces deux journées le plus vite possible.
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Et n’oubliez pas : le numéro 21 de HOT Explicite consacré au tournage de « DES FILLES LIBRES » est toujours en kiosques. Collector !